Tuesday, December 31, 2013

Deux anniversaires ratés? Argall et Raynal

Revivra-t-on de sitôt une année aussi chargée sur le plan commémoratif que celle qui aujourd'hui se termine?  Remontée de la Rivière des Outaouais par Champlain (1613); fondation du Conseil Souverain et du Séminaire de Québec, arrivée des premières Filles du Roi (1663); Traité d'Utrecht (1713); Traité de Paris, Proclamation royale et Guerre de Pontiac (1763). 
 
Avant de tourner la page sur 2013, pourquoi ne pas prendre l'occasion de réfléchir aux quelques anniversaires qui seraient passés inaperçus?  Il me semble y en avoir au moins deux, qui s'adonnent à finir en -al.

Le 400e du sac de l'Acadie par Samuel Argall

Vers 1610 les Anglais prennent connaissance de l'entreprise coloniale française en Amérique du nord... dans des territoires qui avaient, en principe, été concédés par James I à la Virginia Company of London!  En vertu de l’autorité qui lui avait été conférée par ce roi, l'assemblée de la Virgnie nomma  le capitaine Samuel Argall amiral à l'été 1611.  S'étant formé au métier des armes dans les guerres des Pays-Bas, ce dernier s'était plus récemment tourné vers la lucrative pêche des Terres-Neuves.

Argall fut ainsi chargé par le gouvernement de la Virginie d'expulser les Français de tout le territoire revendiqué par l’Angleterre.  Voguant à bord du Treasurer, il atteignit les établissements d'Acadie en juillet 1613.  L'Acadie française, comme elle se révélera l'être maintes fois par la suite, était éminemment vulnérable.  Les Français y étaient peux nombreux, par surcroît divisés par une querelle qui opposait le commandant Charles de Biencourt aux Jésuites Biard et Massé, et affairés à l'érection d'une nouvelle habitation dénommée Saint-Sauveur (sur l'actuelle Mount Desert Island non loin de Bar Harbor, au Maine).  Argall s'en prit d'abord à cet établissement.  Puisque la majorité des Français avaient mis pied à terre pour les travaux, leurs vaisseaux furent aisément capturés; puisqu'ils n'avaient pas encore fortifié les lieux, ils ne purent s'opposer au débarquement de leurs adversaires.  De Saint-Sauveur, Argall se rendit à Sainte-Croix, où il détruisit et pilla les restes de la vieille habitation.  Puis, ce fut au tour du chef-lieu de Port Royal, qu'il fit raser -- seul le moulin et quelques dépendances isolées furent épargnées.

La flotte d'Argall quitta Port-Royal le 13 novembre 1613.  Lors du retour de l'amiral en Angleterre l'année suivante, la légitimité de sa campagne contre les établissements français d'Acadie fit l'objet d'une enquête qui se solda par son exonération et par la réaffirmation des droits de la Virginia Company.  En dépit des révendications anglaises, et en partie à cause d'elles, l'entreprise française persistera cependant encore longtemps en Acadie.

Trop occupés cette année à réfléchir à l'ultime chapitre du conflit franco-britannique en Amérique, n'a-t-on pas raté une belle occasion de se pencher sur l'une de ses premières expressions?

Le 300e de la naissance de Raynal

Un autre anniversaire?  Pourquoi pas celui de la naissance d'un des premiers historiens de la colonisation française : Guillaume Thomas Raynal?  Celui que l'on connaît mieux sous le nom de l'abbé Raynal naquit le 12 avril 1713 à Lapanouse en Aveyron.  Formé chez les Jésuites, puis ordonné prêtre, il servit de précepteur à des fils de grandes familles parisiennes et devint habitué des salons.  Collaborateur de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, il dirigea un certain temps le Mercure de France, et publia quelques ouvrages historiques avant d'entreprendre son magnum opus.  Cette Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes deviendra un succès de librairie, un véritable "best-seller" des Lumières.  La première édition paraît à Amsterdam sous l'anonymat en 1770; la seconde en 1774, toujours sous l'anonymat, mais arborant le portrait de l'auteur; une troisième, clairement attribuée cette fois, paraît en 1780.  (À vrai dire, Raynal avait eu quelques collaborateurs, dont Diderot.)

L'ouvrage, fort critique sur le plan politique, social et moral, est interdit par le Conseil du Roi, condamné par le Parlement de Paris et la Sorbonne, et mis à l'Index.  Son auteur sera un certain temps proscrit, mais il sera surtout adulé.  Dans le survol de la colonisation européenne qu'est l'Histoire des deux Indes, la Nouvelle-France et le Canada depuis la Conquête occupent une place singulière.  La description du Canada, depuis sa découverte, les étapes de sa colonisation, les cadres de vie des Canadiens, y tiennent en effet une longueur exceptionnelle, trois des dix-neuf chapitres si je ne m'abuse.  Son influence se fera sentir.  F.-X. Garneau fit abondamment usage de l'Histoire des deux Indes.  De même les poètes et les historiens et de l'Acadie -- l'image que Longfellow et bien d'autres nous ont faite des Acadiens d'avant la deportation, comme vivant paisiblement et en parfaite harmonie avec la nature, c'est du Raynal tout craché! 

Raynal diffusa par ailleurs l'idée selon laquelle la France possédait, malgré la perte du Canada, des colonies en nombre suffisant.  En cet anniversaire des Traités de Paris de 1763 et 1783, pourquoi ne pas lui reconnaître une part de responsabilité (attention: je ne dis pas blâme) dans l'abandon définitif du Canada? 

Le tricentenaire Raynal a été marqué par certains en France, mais est a ma connaissance passé parfaitement inaperçu de ce côté de l'Atlantique.  Ceux qui voudraient en savoir plus long sur le pendant nord-américain de la pensée et de l'oeuvre de Raynal peuvent toutefois feuilleter le texte d'une intervention de Gilles Bancarel dans les actes du colloque du Congrès national des sociétés historiques et scientifiques tenu à Québec en 2008.  Les obsédés pourront ensuite se tourner vers l'historien français Émile Salone, qui publiait déjà en 1906 une étude intitulée Guillaume Raynal, Historien du Canada (il s'agissait d'une thèse complémentaire à la thèse principale, La colonisation de la Nouvelle-France, soumise pour l'obtention de son doctorat).

Ais-je manqué d'autres anniversaires?  Quoi qu'il en soit, on se revoit en 2014?

P.-F.-X.
 

Sunday, December 22, 2013

La Galissonière and Harper?

The current Canadian Government's cavalier attitude towards researchers in general, and those who toil in the public service in particular, has been a topic of great frustration for many of my cohorts.  A review of Chris Turner's new book, The War on Science : Muzzled Scientists and Willful Blindness in Stephen Harper's Canada, just published by Ivan Semeniuk in the Globe and Mail, interestingly enough opens with... who might have guessed?  A governor of New France!

"It’s fair to say that the bewigged visage of Roland-Michel Barrin de La Galissonière does not loom large in the Canadian psyche.  A naval commander and governor of New France in the mid-18th century, La Galissonière brought the spirit of the French Enlightenment to the new world and a passion for science to his colonial duties. For two short years, from 1747 to 1749, he was a whirlwind of inquisitiveness, directing his officers to observe, collect, chart, record and otherwise thoroughly document the natural history of the interior."

"Then La Galissonière was recalled to Europe and the administration of what would eventually become British North America was left to those of a less empirical bent. Not until Sanford Fleming arrived from Scotland a century later was there as strong a push in Canada to be at the leading edge of scientific discovery."

Those are Semeniuk's words.  A quick leafing through Turner's book, portions of which are available via Google Books, shows him beginning with Champlain and going on to state that La Galissonière's brief tenure the French colony was "a centre of Enlightenment scholarship" and "at the Enlightenment's vanguard" (a bit of an overstatement?).  But these seventeenth and eighteenth-century origins of what he calls the "Scientific Tradition in Canadian Government", as well as those of the nineteenth, are dispensed with in a mere two pages in a book whose focus is squarely contemporary.

Those interested in the subject matter should really keep an eye out for Chris Parsons' forthcoming book, Cultivating a New France: Knowledge, Empire and Environment in the French Atlantic World, 1600 – 1760.

P.-F.-X.

Saturday, December 14, 2013

Requiescat in Pace : Eugène Leliepvre

Enseigne et sergent des troupes de la Marine,
par Eugène Leliepvre.  Source: Parcs Canada.
Il y a un peu moins d'un mois, le 19 novembre, décédait à l'âge de 106 ans l'artiste Eugène Leliepvre.  Peintre Officiel de l’Armée française depuis 1951 et spécialiste des uniformes de l'Ancien Régime, son œuvre a alimenté d'une façon inestimable l'image qu'on se fait aujourd'hui de la Nouvelle-France.  Vous avez tous croisé et apprécié de ses illustrations, j'en suis certain.

Aux premières commandes de la Company of Military Historians, qui le sollicite dès les années cinquante pour illustrer les spécificités des uniformes des Français ayant foulé le sol nord-américain, succèdent plusieurs commandes de planches sur les troupes françaises au Canada.  Par l’intermédiaire de René Chartrand,  alors conservateur en chef à Parcs Canada, Leliepvre confectionne une série de mannequins militaires et de planches illustrant la vie dans les forts de la Nouvelle-France.  De même, il ouvre les portes de son atelier à Francis Back, alors élève en art, qui depuis et devenu le peintre de la Nouvelle-France. 

On peut -- et l'on doit -- contempler l'œuvre de Leliepvre avec un œil critique.  Ses autochtones et ses coureurs des bois renvoient un peu trop aux stéréotypes d'antan : cuir frangé, hures toutes simples chez les autochtones et anachroniques barbes chez les français, etc.  Le bilan de son n'œuvre n'en demeure pas moins remarquable.  En matière d'uniforme, son souci du détail historique est incontestable.

Les intéressés trouveront un survol de l'œuvre "canadienne" de Leliepvre ici.

P.-F.-X.

Friday, December 6, 2013

Bravo, LAC!

I agonized over whether to blog about this or not over the last week.  Sotheby's was offering up in its December 5th sale two significant documents.  The first was a lovely manuscript map of Louisbourg by a certain sieur Lartigue, entitled "Carte topographique du Port et de la Ville de Louisbourg assiégé par les Anglais pendant les mois de Juin et Juillet 1758"; the second was an intriguing two-part journal of said siege and its aftermath, totaling some 180 pages, penned by an anonymous officer of the Régiment de Cambis.  As far as I know, this journal had not previously been available to researchers; I couldn't find it quoted anywhere.  The auctioneer's estimate for the map was of $15,000-$20,000 USD, and for the journal was of $8,000-$12,000 USD. 

It's one thing to blog about a forthcoming auction and call out the auctioneers for an outlandish overvaluation of a lot's historical and monetary value (readers may remember an earlier sortie).  But in a case such as this one, where the manuscripts for sale are of exceptional interest, to make a big deal out of it before the sale essentially means giving free publicity to the auctioneer and the consigner -- and potentially contributing to raising the sale price beyond the means of the most deserving institutions.  So, having agonized, I thought I'd best bite my tongue.

I'm now overjoyed to report that the journal was acquired by Library and Archives Canada.  Yes, the same LAC I was disparaging in a recent post for not making any acquisitions as of late.  A wind of change rises?  You can read the government's proud announcement here.  LAC paid $40,625 USD, or about four times the estimate.  This appears to be a deal, since from what I can tell the same two-part journal was sold by French auction house Piasa as recently as 2010 for 51,345 euros, or about $70,000.  Well done, LAC! 

PS: The map, meanwhile, sold for almost seven times its high estimate: $137,000 USD!

P.-F.-X.

 

Thursday, November 28, 2013

Nouveautés

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Deux volumes, publiés par les Éditions Armand Colin et le Ministère (français) de la Défense, viennent conclure un cycle de réflexion entamé autour des anniversaires de la Guerre de Sept Ans, de la Conquête, et du Traité de Paris : La fin de la Nouvelle-France, sous la direction de Bertrand Fonck et Laurent Veyssière, et, sous la direction de ce dernier, La Nouvelle-France en héritage.  À l'enseigne du Septentrion, Sophie Imbeault, Denis Vaugeois et cet omniprésent Veyssière publient 1763.  Le traité de Paris bouleverse l'Amérique.
 
Pour ceux d'entre vous qui en auraient assez de la Conquête, une nouvelle édition critique de Louis Hennepin vient aussi de paraître aux éditions Anacharsis.  Découvrir, le magazine de l'ACFAS, en résume les grandes lignes.
 
P.-F.-X. 

Monday, November 25, 2013

Wolfe Papers

The Globe and Mail reported on Saturday that the Thomas Fisher Rare Books Library at the University of Toronto has acquired a trove of 233 letters written by James Wolfe to his parents between 1740 and 1759.  The price?  1.5 million, which the library managed to raise with the assistance of Helmhorst Investments and the Movable Cultural Property Directorate at Canadian Heritage.  Christies brokered the sale for what the Globe describes as an "unidentified British family"  -- which I presume to be the Warde family, descendants of Wolfe's friend George Warde, who lately have taken steps to divest themselves of several valuable heirlooms.  
A collection of letters written by General James Wolfe to his family is coming to Canada from Great Britain. The University of Toronto’s Thomas Fisher Rare Books Library, the largest academic library in Canada, has acquired the archive for about $1.5-million. (HANDOUT)
Photo: Globe and Mail.
This is a great score for the Fisher Library.  Yet two thoughts dampen my enthusiasm somewhat.  The first is that the Canadian purchase was made despite efforts to keep the documents in Great Britain.  A good overview of this collection's importance as ascertained by the Reviewing Committee on the Export of Works of Art and Objects of Cultural Interest, can be found here.  In light of this, Britain’s culture minister imposed a two-month ban on the export, in the hope that a British buyer might come forward to match or exceed the price offered.  None was found, and on Sept. 30th the minister approved the removal to Canada.  Canada's gain, in this sense, is Britain's loss.  Where does a collection of the sort belong?  To whomever has the deepest pockets?  I'm not entirely convinced that this is the best criteria.

The second thought that crossed my mind, speaking of where a collection of the sort might belong: where was Library and Archives Canada in all of this?  Were they approached by Christies?  Did they show any interest?  Did they make any attempt to raise funds for the purchase?  In other words, is the U of T's good news evidence of the ongoing bad news over at LAC?

P.-F.-X.

Monday, November 18, 2013

Colloque: Paris 1763, Paris 1783

Vous souvenez-vous de la table ronde organisée autour de l'anniversaire du Traité de Paris, au mois de janvier, au Musée Pointe-à-Callière?  Un second événement s'annonce de l'autre côté de l'Atlantique.  La section France de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs organise un colloque à Paris, cette semaine, sur le traité et ses suites. 

P.-F.-X.

 

Thursday, November 14, 2013

Forts in the News

Over in Sunbury, Pennsylvania, an outdoor model of Fort Augusta was dedicated last weekend.  Turning to Wikipedia in order to look up some basic facts about the fort's history, I was amused to learn that "Fort Augusta was a fat turd in Northumberland County, Pennsylvania, in the upper Susquehanna Valley from the time of the French and Indian War to the close of the cheese."  Thank you for the gift of laughter, Wikipedia! I wonder how long it will be before someone fixes the offending entry.

In more serious fort news, six wooden pieces of timber from Fort Edward were repatriated to the Rogers Island Visitors Center in the village of Fort Edward, New York.  Accidentally ripped out by Hudson River dredgers four years ago, they had until now been in storage at the Lake Champlain Maritime Museum in Vergennes, Vermont.

In sadder fort news, Fort Necessity was one of five national parks in western Pennsylvania shuttered by the partial federal government shutdown last month. About two thousand people would have visited the site of an early battle in the French and Indian War during the sixteen days of the shutdown. 

Meanwhile, over in Cape Breton, a former Parks Canada archaeologist expresses worries over the apparent lack of careful archaeological planning around the construction of a new walking trail near the Fortress of Louisbourg.  A backhoe preparing the ground for the trail smashed into some early eighteenth-century house foundations.  Ooops!

P.-F.-X.

Monday, November 11, 2013

Prix Gérard-Morisset 2013

Reprenant la thématique muséale de l'avant-dernier billet, soulignons que Madeleine Juneau, directrice générale de la Maison Saint-Gabriel, vient de remporter le prestigieux prix Gérard-Morisset 2013.  Il s'agit de l’un des treize Prix du Québec, décernés annuellement par le gouvernement provincial, celui-ci en reconnaissance d’une carrière remarquable dans le domaine du patrimoine. 

Située à la Pointe-Saint-Charles, la Maison Saint-Gabriel est un des hauts-lieux de l'histoire de la Nouvelle-France.  Acquise par Marguerite Bourgeoys pour servir à la Congrégation de Notre-Dame en 1668, elle restera au cœur des activités agricoles et éducatives de la CND pendant trois-cent ans.  Le site, qui lui appartient toujours, est géré par une corporation sans but lucratif dirigée par un Conseil d'administration de neuf membres.  Mme Juneau en est la directrice générale depuis 1997. Félicitations!

P.-F.-X.

Thursday, November 7, 2013

Thwaites and Co.

Over at Active History, Katie McGee draws our attention to an anniversary which had not crossed my mind: the passing of Reuben Gold Thwaites (1853-1913), general editor of the famed Jesuit Relations and Allied Documents.  Good catch!  A minor correction, though, is required.  The year in question was not "the same year of the final publication of his seventy-two volume" magnum opus; the final seventy-first, seventy-second and seventy-third volumes were all published in 1901.
 
The Challenge : Transcribing and translating the original Jesuit Relations and related documents.

Katie sums up very well the remarkable value of the Thwaites edition of the Jesuit Relations, but I can't resist adding a few thoughts of my own.  My first has to do with the care that should be exercised in relying on this source.  The quality of the English translation of the French, Latin and Italian text is excellent overall, but this is not to say that it is perfect.  There are a number of small but consequential mistranslations, which in some cases have echoed unchecked through the secondary literature.  Best to always refer back to the transcriptions of the original language, which thanks to a solid editorial vision can be found on the page opposite the translation.

Another thought: why not take this opportunity to foreground the man behind the book?  I would bet you, dear readers, that among even the most dilligent users of the Thwaites edition of the Jesuit Relations, there are very few who know anything about Thwaites' background.  Born at Dorchester, Massachusetts, he was interestingly enough the son of two Yorkshire immigrants -- not one of those Boston Brahmins, like his elder Parkman.  At age thirteen, young Thwaites moved with his parents to a farm in Omro near Oshkosh, Wisconsin. After working as a farmhand and going to public school, he taught elementary classes and instructed himself in a range of collegiate subjects.  Later he spent a couple of years as a special student at Yale, where he studied English lit, economic history, and international law. 
 
Thwaites had begun to write for newspapers in Wisconsin.  He became a staff member of the Oshkosh times, and soon moved on to Madison to serve as city editor and later managing editor of the Wisconsin State Journal.  He married in 1882 and the following year had a son, Frederick, who incidentally would go on to teach geology at the University of Wisconsin.  Thwaites for his part could not resist the call of Clio.  He was persuaded to become assistant corresponding secretary of the State Historical Society of Wisconsin, and then its secretary in 1887. 

The Man : Reuben Gold Thwaites.  That is
a dandy necktie, I must say.  What the picture
doesn't show is that Thwaites was known for
taking off his shoes and easing into a pair of
slippers upon arriving at the office every morning.
Thwaites revealed himself an energertic and visionary administrator, on top of being an erudite scholar and a fluent writer and editor.  Louise Phelps Kellogg, who served as senior research assistant at the Historical Society, described him as “never too busy to discuss the value of placing a comma correctly.”  Another acquaintance declared: “Energy, thy name is Thwaites”.  Because of his command of the subject matter, good nature and sense of humour, he elicited a measure of devotion that his successors at the head of the Historical Society apparently found difficult to match.  He died suddenly on October 22, 1913, a day before his society's annual meeting. 

Now, I would also bet you that it occurs to rather few users of the Thwaites edition of the Jesuit Relations that behind the man there was a veritable legion.  A quick glance at the title pages of the first and last volume of the series reveal the identity of some of these collaborators.  Besides Thwaites, who is credited as general editor, we find the names of several other editors: Finlow Alexander, Percy Favor Bicknell, John Cutler Covert (all for the French), William Frederic Giese (Latin); and of translators: Crawford Lindsay, William Price, Hiram Allen Sober (French), Mary Sifton Pepper (French and Italian), John Dorsey Wolcott (Latin).  Emma Helen Blair served as Assistant Editor, and Victor Hugo Paltsits as “Bibliographical Advisor”.  Edward P. Alexander, in The Museum in America: Innovators and Pioneers, allows us to add a seemingly uncredited name to the list, that of Annie Amelia Nunns, who eventually became Thwaites’ executive secretary, and whose work,  Alexander reports, involved toiling on the Relations “long hours, often at night”.  Louise Phelps Kellogg surely contributed something to the project as well.  Surveying the front pages of the other seventy-one issues might reveal other names.  It is interesting to note the number of women among these collaborators working in the shadows of the great man.  Some of them, like Blair and Kellogg, were formidable historians in their own right.

On this hundredth anniversary, then, three cheers for Thwaites and Company!

P.-F.-X.

Sunday, November 3, 2013

Mémoires Amérique française

Le 10 octobre dernier, durant le congrès de la Société des Musées québécois, vient d'être inauguré le portail numérique "Mémoires Amérique française".

Le portail, mis sur pied par la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs, donne accès à une banque de données descriptives d'objets muséologiques remontant à l'époque de la Nouvelle-France conservés dans quinze musées québécois et quarante musées français.  Les notices d'objets ont été rassemblées par la Commission avec la collaboration de l'École du Louvre, du Musée du quai Branly et de la Société des musées québécois.

L'idée est splendide.  L'exécution déçoit cependant quelque peu.  La sélection d'objets est extrêmement attrayante, mais elle renvoie à une définition un peu trop élastique à mon goût de "la Nouvelle-France".  Un survol rapide des notices révèle en effet plusieurs objets autochtones antérieurs au XVIe siècle et d'autres postérieurs au mitan du XVIIIe -- on en retrouve même du début du XXe!  Une des collaboratrices au projet, Marie-Bénédicte Seynhaeve-Kermorgant, décrit les artefacts comme "représentatifs des cultures indiennes et métisses qui se sont développées dans l'espace de la Nouvelle-France."  C'est discutable.  Idem dans le cas de certains objets canadiens-français qui se sont inexplicablement retrouvés dans la base de données : une statue de plâtre d'Étienne-Pascal Taché (1795-1865) par Louis-Philippe Hébert, par exemple, d'un gramophone ou d'une ceinture de championnat de l'athlète Victor Delamarre (1888-1955)!  Il va falloir faire le ménage dans tout ça, je crois, ou alors reformuler les termes de référence du projet. 

Et que dire du médiocre texte de contextualisation par Pascal Mongne, historien de l'art responsable à l'École du Louvre du cours de spécialité sur les arts des Amériques : "Nom aujourd'hui presque oublié, la Nouvelle-France, des deux côtés de l'Atlantique, n'éveille que des souvenirs d'écoliers, lourds en fait de mélancolie, de regrets même, et parfois de reproches pour ceux qui l'abandonnèrent voici maintenant 250 ans. [...] La Nouvelle-France fut cependant une réalité historique."  Non, sans blagues?

P.-F.-X.

Thursday, October 31, 2013

Happy Halloween

A movie entitled "Dark Frontier" is currently in pre-production.  Its producers don't seem to have a website, but they have been allowing glimpses of the filming via a devoted Facebook page.  They promised something special in time for Halloween, but it has yet to materialize.

The storyline, which is apparently in the midst of revisions, follows a group of frontier spies on the Braddock expedition who go out ahead of the troops "to do recon on the Indian threat." And then, judging by the poster, scary things start occurring.  This sounds promising.  And by promising I mean terrible

Who knows, though?  It might make for a pleasantly worthwhile surprise after all.

 P.-F.-X.
 

Monday, October 28, 2013

Un manuscrit aux enchères, deux raids

La Schenectady County Historical Society vient de mettre la main sur une lettre inédite décrivant, dit-on, les séquelles du célèbre raid franco-amérindien du 8 février 1690.  La lettre était offerte aux enchères par la maison Swann de New York et l'on craignait qu'elle ne retombe dans les mains d'un collectionneur privé.  L'estimation était de 1500$-2500$, mais l'enchère s'est en fin de compte élevée jusqu'à 4400$.  Avec la prime de 25% réservée à la maison de vente, cela fait 5500$ -- somme que la société historique n'aurait pas pu débourser sans la contribution de donateurs qui se sont manifestés suite à l'annonce de la vente dans le Times Union de Schenectady.

This rare and previously unpublished letter pleading for help from desperate survivors after the 1690 Schenectady massacre will be auctioned Oct. 10 at Swann Galleries in New York City. It was owned by an out-of-state private collector and is estimated to fetch $1,500 to $2,500. (Courtesy Swann Galleries)
La lettre en question.  Photo: Times Union.
Pourquoi ais-je écrit dit-on en italique?  Eh bien, le journaliste qui vient de rapporter le bon coup de la Schenectady County Historical Society dans les pages du Times Union apporte une nouvelle information.  Tout en continuant à décrire cette lettre comme un témoignage écrit dans la foulée du raid de 1690, il indique que l'archiviste de la société historique et quelques autres chercheurs en attribuent maintenant la rédaction au Révérend Cornelius Van Santvoord... qui a habité à Schenectady entre 1740 et 1752.  Le pauvre journaliste -- ce n'est pas donné à tout le monde d'être historien, je suppose -- ne semble même pas remarquer qu'il se contredit.

N'ayant pas accès au texte de la lettre dans son intégralité, je me permet pourtant d'en conclure qu'elle fut ainsi écrite aux alentours du deuxième raid de Schenectady, celui du 18 juillet 1748.  On peut trouver plus de détails sur ce raid, moins connu que le premier, dans A History of the Schenectady Patent in the Dutch and English Times de Jonathan Pearson (1883).  Ou, du moins, pendant la Guerre de Succession d'Autriche: 1744-1748.

La Schenectady County Historical Society et les donateurs qui se sont portés à son aide sont-ils déçus de l'achat?  J'espère qu'ils ne le sont pas trop, puisque ce document demeure fort intéressant.  Cela dit, ce développement me semble révélateur du peu de scrupule des maisons de ventes aux enchères, pour qui la vérité passe après le profit.  Swann Galleries ne s'est de toute évidence contenté que d'une lecture excessivement superficielle de la lettre avant d'annoncer à sa clientèle qu'elle se référait au célèbre raid de 1690.  Vous vous souviendrez peut-être du manuscrit "inédit" sur la Louisiane offert pour une petite fortune par Sotheby's?  Franchement, les amis.

Addendum: Cet article-ci, du Daily Gazette d'Albany, est mieux informé que celui du Times Union.

P.-F.-X.

Thursday, October 24, 2013

Kudos to the Kaskaskia-Cahokia Trail

The Kaskaskia-Cahokia Trail is one of this year's winners of the Richard H. Driehaus Preservation Awards.  These awards are given out by Landmarks Illinois, a nonprofit group that advocates for the protection of historic properties, to recognize excellence in preservation.  In 2000, the Kaskaskia-Cahokia Trail had in fact been listed on the association's list of 10 Most Endangered Landmarks.

Picture
Fort de Chartres, just west of Prairie du Rocher, in Randolph County, Illinois.
The trail, which as its name suggests linked Kaskaskia and Cahokia in the Pays des Illinois, is first mentioned in 1718 in conjunction with the building of Fort de Chartres and shows up for the first time on maps in the 1730s.

For more you can check out the Kaskaskia-Cahokia Trail on Facebook.

P.-F.-X.

Monday, October 21, 2013

Les balises de la langue

Pour l’ensemble des francophones, le nom « balise » et le verbe « baliser » appartiennent aux domaines spécialisés de la navigation et de l'aviation.  Au Canada français, ces mots ont acquis une signification particulière.  Ils référaient jadis aux petit arbres coupés et placés, l’hiver, aux bords d’une route pour en indiquer le tracé.  Par extension, ces termes ont acquis un sens figuré : la balise est ce qui sert à situer, à orienter, ce qui constitue un jalon, un repère. Baliser, c’est encadrer, déterminer les limites.

Marie-Éva de Villers, linguiste et auteure du Multidictionnaire, vient de publier un court article sur le sujet dans Le Devoir.


Le pont de glace à Longue-Pointe par  Cornelius Krieghoff,
v. 1847-1848 (Musée des beaux-arts du Canada).
On peut voir une balise juste à droite du chien. 

P.-F.-X.

Wednesday, October 16, 2013

New France in Speech From the Throne





As my Canadian readers will know, the Speech From the Throne dropped today.  For non-Canadian readers: this is the moment when the monarch or, usually, her representative the governor general, reads a prepared speech to members of Parliament, outlining the government's agenda for the coming session.  Would you believe that New France was mentioned?
As we look confidently to the future, we draw great strength from our past. Beginning with our Aboriginal peoples, Canada’s story is one of risk, sacrifice, and rugged determination. From the founding of New France, to the fight for Canada in the War of 1812; from the visionary achievement of Confederation, to our victory at Vimy Ridge, Canadians have repeatedly triumphed over long odds to forge a great country, united and free.
It is a story we recall with wonder and recount with pride. A story of how different provinces founded a federation in which our distinct strengths advance our unity. A federation in which Canada's two national languages position us uniquely in the world; where francophones thrive and celebrate a unique culture, in solidarity with fellow Canadians.
No comment.

Update (10 Oct.): Christopher Moore gives a more thorough overview of history in the Throne Speech over on his blog.

P.-F.-X. 

Thursday, October 10, 2013

Gourmandises automnales

Cet automne la Maison Saint-Gabriel propose -- en plus d'une "Semaine des quêteux" -- une série de trois "Mardis culturels" touchant aux traditions culinaires et gastronomiques de la Nouvelle-France et du Québec ancien.  Le 15 octobre, Catherine Ferland, professeure d'histoire à l'Université de Sherbrooke, animera "À votre santé! Boissons, buveurs et convivialité populaire à l'époque de la Nouvelle-France".  Le 29 octobre, Martin Fournier, historien, et Éric Michaud, conteur, donneront une conférence intitulée "Se nourrir en Nouvelle-France…toute une histoire".  Le 12 novembre, ce sera au tour d'Yvan Fortier, historien à Parcs Canada, de faire découvrir "Les goûts recherchés du repas prié, vers 1860".

P.-F.-X.

Sunday, October 6, 2013

The Royal Proclamation at 250



October 7th marks the 250th anniversary of the Royal Proclamation of 1763.  Some readers may recall the worries, expressed earlier this year, that the anniversary would go by unnoticed.  While the Canadian Government has not deigned to make any commemorative effort, other parties have thankfully stepped up to the plate.  Quite a few of them, actually.

Over at Active History, a splendid series of short essays introduced by Tom Peace looks at the Proclamation from various angles.  In Winnipeg the anniversary was marked by four days of lectures and activities organised by the University of Winnipeg, the University of Manitoba, and several other partners.  A related lecture was given at the University of Winnipeg.  A round-table was held in Boston.  The Union of Ontario Indians will be holding a ceremony and launching a publication.  Thomas Mulcair, leader of the Opposition, hosted a commemorative event with Aboriginal leaders at his residence on the eve of the anniversary.  The Land Claims Coalition is holding a day-long symposium on the subject at the Canadian Museum of Civilization.  The CMC will have a copy of the document on display for a month or so.  The Assembly of First Nations is hosting a morning press conference (and Shawn Atleo, its head, has been giving interviews on the subject). 

Actually, saying that Candian Government has not deigned to make any effort is not entirely fair, for  Aboriginal and Northern Affairs Canada is involved in a few of these events.  It was a partner of the events held in Winnipeg, for instance, and Minister Bernard Valcour minister will be attending the Land Claims Coalition symposium.  But its involvement appears to have been entirely reactive.

Oh, and by the way, Idle No More activists have planned a global day of action (#Oct7Proclaim).

P.-F.-X.

Wednesday, October 2, 2013

La cage à Québec


La cage de la Corriveau, un artéfact «unique» dont l'authenticité fait peu de doutes
Photo: Le Devoir
La cage de la Corriveau est à Québec!  Les Musées de la civilisation de Québec ont coordonné son prêt du Essex Peabody Museum de Salem, Massachussets.  Son transport aura coûté quelque 8000 $, notamment pour la construction d'un boîtier sur mesure et pour en assurer la valeur, qui monte facilement à quelques dizaines de milliers de dollars.  Ce type de gibet est particulièrement rare en Amérique du nord : aux dernières nouvelles, on ne pouvait en identifier que deux, celui-ci et un autre à Philadelphie.  Les Musées de la civilisation de Québec comptent en faire faire l'expertise scientifique en vue d'un rapatriement éventuel.  La Presse rapporte la nouvelle ici et ici.

P.-F.-X.


Friday, September 27, 2013

Thinking about Harper, Talon, Louis XIV, and Acadian Peasants

I don't know if anyone else noticed this, but last month Toronto Star publisher John Cruickshank, in an opinion piece criticical of Prime Minister Steven Harper for his willingness to allow the sale of a portion of the country's telecommunications spectrum to the Americans, writes: "What is the Prime Minister trying to achieve with this degree of market manipulation not seen since Intendant Jean Talon ran New France for Louis XIV more than four centuries ago? He says he is trying to make the free market more effective."  What a dubious and bizarre comparison.



In a more expansive but equally provocative vein, Greg Kennedy published a piece entitled "Lessons from the past: 'So What is Government for Anyway?'" over at Active History.  In it Greg, who teaches at the Université de Moncton and has accordingly the great merit of being one of the very rare Anglos to teach French colonial history en français, muses about the difference between the role of government and the burden of taxation in the French colonial context and in our own day.  He does not take the current PM to task, but rather the system writ large.  His assessment is rather pessimistic:
Obviously, I am not arguing that we should return to this bloody and bloody-minded period of our history.  [...]  But Louis XIV’s answer to what government is for would have been very straightforward.  The sovereign (in this case, the king) was the protector and chief magistrate of the realm.  The sovereign defended the country from foreign invaders and preserved civil order.  The sovereign made laws that regulated trade, business, and industry.  The sovereign even protected the realm’s forests and waterways.  The sovereign ensured that everyone had access to justice.  And that was about it.  Local communities largely administered themselves and the inhabitants looked after each other.
 
How much have we really evolved since Louis XIV?  In getting rid of the bad of the Old Regime, what good things have we lost?  Today’s Canadian state has become so ponderous that it seems both to decide everything for us and to never be there when we need it.  A modern Canadian prime minister in a majority government enjoys legislative and executive power of which Louis XIV could only have dreamed.
 He concludes:

As an historian of the early-modern period, I think we should re-evaluate what government is for because an illiterate peasant (at least, a male, Catholic, French one) at the height of Louis XIV’s absolutist regime enjoyed a lighter and more transparent tax regime, better access to justice, and more autonomy at the community level than Canadians today.  Because modern liberal democracy has made us helplessly, hopelessly, horribly free.  And as incapable as infants.

Oh, those were simpler times!  I don't know what to make of this -- and, judging by the lack of response on the usually comment-rich Active History, other readers have had the same difficulty.  Greg, surely you must be pulling our collective leg?  Sure, people back in the day were more self-reliant.  But if you really want to go down that radically critical road, it seems to me that we should seek our inspiration not among Acadian peasants, but rather in small-scale societies of hunter-gatherers like the Mbuti of the Congo : in a not so distant past, they had no government, or social differentiation for that matter, and no taxes.  Now, they were capable folks!

I'm reminded of Hobbes' famous passage on what he saw as the natural condition of mankind: "In such condition there is [...] no knowledge of the face of the earth, no account of time, no arts, no letters, no society, and which is worst of all, continual fear and danger of violent death, and the life of man, solitary, poor, nasty, brutish, and short."  One doesn't have to endorse all of Hobbes' oeuvre to see that there's something here.  I'll take a ponderous government over the limited possibilities of your Early Modern Acadians any day, thank you very much.  And, since jumping across centuries is the name of our game, I might as well pull Churchill into the mix: "Democracy is the worst form of government, except for all those other forms that have been tried from time to time." 

Now if you'll excuse me, I think I'll go chop down a tree and shoot a deer to remind myself that I'm still somewhat more self-reliant than my infant child.  Somewhat.  I'll be sure to have an ambulance -- paid for by Greg's taxes, of course -- on standby in case I chop or shoot myself in the foot.

P.-F.-X.

Tuesday, September 24, 2013

Champlain en Anishinabe Aki

Un colloque intitulé "Champlain dans l'Anishinabe Aki: Histoires et mémoires d’une rencontre" s'est tenu à l'Université Carleton jeudi et vendredi passés, les 19 et 20 septembre.  Cet événement réunissait une gamme d'intervenants patrimoniaux -- chercheurs universitaires, mais aussi fonctionnaires, éducateurs, artistes et activistes de toutes sortes -- à l'occasion du 400e anniversaire du premier voyage de Samuel de Champlain en terre algonquine (l'Anishinabe Aki du titre).  L'objectif n'était pas de célébrer, mais bien de réfléchir sur la place du célèbre explorateur et de ses interlocuteurs dans la mémoire collective.

File:Statue Champlain Ottawa.jpg

Une bonne demi-douzaine de participants ont avec beaucoup d'entrain "gazouillé" (ou, en bon franglais, "tweeté") l'événement.  Les intéressés pourront goûter au colloque via le récapitulatif des échanges qui se sont fait sous la rubrique #cuchamplain : jour un, jour deux.  Le site web du colloque n'est pas sans intérêt pour ceux qui voudraient se faire une idée de l'abondance des initiatives qui ont eu lieu cette année sur les rives québécoise et ontarienne de la Rivière des Outaouais autour du 400e.

P.-F.-X.

Wednesday, September 18, 2013

Wolfe Stuff

Quebec House, Westerham. 
Source: Wikipedia. 
Some interesting material connected to James Wolfe and his family will be going on display next month at his childhood home in Westerham, England.  Objects on loan to the posthumously-named Quebec House from the related Warde family include the only portrait of him believed to have been painted in his lifetime, and a hand-written book of recipes by his mom Henrietta Wolfe.  It also included "his sword", which as of last year was being offered around by the Wardes to a select number of private buyers via one of big auction houses.  Notwithstanding the strength of the family's links to the general, this particular sword's provenance proves rather dubious.  I take this announcement that the piece will go on display until late 2015 as an indication that potential buyers didn't bite (and a complementary, even more cynical guess would be that the family is hoping to buff up its credentials before offfering it up once again).

P.-F.-X.

Sunday, September 15, 2013

Deux autres blogues

J'espère que vous ne m'abandonnerez pas pour autant, chers lectrices et lecteurs, mais saviez vous qu'il existe deux autres blogues dédiés à la Nouvelle-France?  D'abord, "Curieuse Nouvelle-France", fondé en août 2011, est actif de manière intermittente depuis.  Son auteur, Joseph Gagné, prépare une thèse de doctorat à l'Université Laval sur les communications et le renseignement dans l'armée française à l'époque de la Guerre de Sept Ans.  Il est par ailleurs webmestre du site Nouvelle-France électronique, un utile répertoire de bonnes adresses Web.

L'autre blogue, qui n'existe que depuis juin de cette année, a une thématique bien plus spécifique.  Philippe Halbert est étudiant à la maîtrise dans le Winterthur Program in American Material Culture, administré conjointement par le musée Winterthur et l'Université du Delaware.  Son excellent blogue, "Halls of Power: Furnishing the Château Saint-Louis and the Intendant's Palace of Quebec", répond en fait une exigence de programme.  Heureusement pour nous, amateurs d'histoire de la Nouvelle-France, Philippe a choisi de consacrer ses études à l'ameublement des résidences des puissants de la colonie.  L'iconographie qu'il déploie est particulièrement soignée et son analyse toujours perspicace.  À suivre!

P.-F.-X. 

Monday, September 9, 2013

Joseph Boyden in New France

I'm dying to get my hands on Joseph Boyden’s latest novel, The Orenda (Hamish Hamilton, September 2013; not to be confused with Kate Cameron's Orenda: A Novel of the Iroquois Nation published by Random House in 1991).  Were I more of a hipster, I might take this opportunity to proclaim that I've been into Boyden since before he was cool.  Don't get me wrong: Three Day Road (Penguin, 2008) deserved the universal acclaim it received, but Born With a Tooth (Cormorant Books, 2001) too was a delight -- dare I say that it already presaged greatness?  It doesn't have anything to do with New France, but read do read it if you enjoy good literature.

Boyden's latest book does have something to do with New France.  He turns from the twentieth century to the seventeeth, and explores the delicate and dramatic relations between Aboriginal peoples and Jesuit missionaries.  Here is the publishers' blurb :
The Orenda opens with a brutal massacre and the kidnapping of the young Iroquois Snow Falls, a spirited girl with a special gift. Her captor, Bird, is an elder and one of the Huron Nation’s great warriors and statesmen. It has been years since the murder of his family and yet they are never far from his mind. In Snow Falls, Bird recognizes the ghost of his lost daughter and sees the girl possesses powerful magic that will be useful to him on the troubled road ahead. Bird’s people have battled the Iroquois for as long as he can remember, but both tribes now face a new, more dangerous threat from afar.
Christophe, a charismatic Jesuit missionary, has found his calling amongst the Huron and devotes himself to learning and understanding their customs and language in order to lead them to Christ. An emissary from distant lands, he brings much more than his faith to the new world.
As these three souls dance each other through intricately woven acts of duplicity, small battles erupt into bigger wars and a nation emerges from worlds in flux.
In an interview with Maclean's, Boyden explains: “It seemed like the right time for a story I grew up immersed in”.  As a child he spent summers on Christian Island in Georgian Bay, where many Wendats (Hurons) fled in 1649, and attended Brébeuf College, named for one of the Jesuit martyrs. “Even if I did my best to get kicked out of that school—right down to a Mohawk haircut—I think my Jesuit education stuck.”


A Black Robe for the 21st century?  Whereas Brian Moore's 1985 novel andits 1991 film adaptation followed a Jesuit protagonist, the narrative voice in The Orenda deftly shifts from Bird the Wendat, to Snow Falls the Haudenosaunee (Iroquois), and Christophe the Jesuit.  In Boyden's version, by the way, the Jesuit is not a Black Robe, but a "Crow".
 
The Globe and Mail has a book review on Boyden's Orenda.

P.-F.-X.

Saturday, September 7, 2013

Billet #100

L'année 2013 marque une foule d'anniversaires, comme je l'ai souligné à maintes reprises: 400e du voyage de Champlain sur la Rivière des Outaouais, 350e de l'arrivée des Filles du Roi et de la fondation du Séminaire de Québec, 300e du Traité d'Utrecht et de la fondation de Louisbourg, 275e du Fort Rouge, 250e du Traité de Paris et de la Proclamation Royale.  Pourquoi ne pas ajouter à la liste encore un anniversaire?  Le blogue Charlevoix, lancé le 31 août 2012, atteignait sa première année d'existence il y a une semaine; ceci en est le centième billet.

Merci aux fidèles lecteurs et lectrices, ainsi qu'aux blogueurs, facebookeurs et tweeteurs qui ont pris l'aimable habitude de nous citer de temps en temps.

P.-F.-X.

Wednesday, September 4, 2013

Last Month's Happenings

Following-up on the announcement by the Quebec government of a reform of the teaching of history, the Montreal Gazette's blog wonders Does history + values = votes for the PQ?, and, rhetorically, "what treatment would the fall of New France receive in the new history curricula proposed by the PQ?"

I must confess that I have a hard time keeping up with the news.  During the second week of August, the 17th annual Fêtes de la Nouvelle-France were celebrated in Quebec City.  Louis Bolduc Day was celebrated in Ste. Genevieve.  In Montréal, the Musée Pointe-à-Callière held its annual public market, 18th century-style (our friends from the Regiment de La Sarre were showing off their moves).

Last month the Ottawa Citizen ran a story on botanist Pehr Kalm's visit to New France, and the Minnesota news outlet MinnPost an biographical sketch of Louis Hennepin.  The StarPress, of Muncie, Indiana, meanwhile published some musings about the identity of the first white man to set foot in what would become Indiana: Marquette, Jolliett, La Salle?

Phew.  That'll do for now.

P.-F.-X.

Monday, September 2, 2013

Une réforme de l'enseignement de l'histoire à l'horizon

Le Soleil et Radio-Canada rapportent aujourd'hui que Marie Malavoy, ministre de l'Enseignement, des Loisirs et du Sport du Québec vient d'annoncer une démarche visant à renforcer l'enseignement de l'histoire du Québec du primaire au collégial.  En conférence de presse, elle déclarait : « Il y a des grands moments de notre histoire qui expliquent ce que nous sommes. Si on veut être capable de décoder le monde qui nous entoure, les débats qui ont lieu actuellement, qui ne sont pas inventés par un parti ou par l'autre, mais qui existent du simple fait que nous sommes des francophones en Amérique du Nord, il y a des questions qu'on se pose, il y a des gens qui sont des tenants d'une option constitutionnelle ou d'une autre, si on veut comprendre ça, il faut comprendre ce qui a précédé. »

Le sociologue Jacques Beauchemin, sous-ministre associé au ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles depuis 2012, ainsi que l'historienne Nadia Fahmy-Eid, professeure d'histoire à l'Université du Québec à Montréal, mèneront les consultations qui entraîneront la refonte des programmes par le ministère de l'Éducation l'an prochain.  On annonce déjà qu'un nouveau cours d'histoire deviendra obligatoire au niveau collégiale dès l'automne 2014.  Un peu plus de Conquête au programme?

P.-F.-X.

Friday, August 30, 2013

Remember the Royal Proclamation?

Some readers may remember indignant calls earlier this year for a commemoration of the Royal Proclamation of 1763 (see here, here and here).  While the Canadian government remains disappointingly inactive on this front, at least one event is planned.  The Land Claims Agreements Coalition, which regroups the modern treaty organizations in this country, will be holding a one-day symposium entitled "Creating Canada: From the Royal Proclamation to Modern Treaties" on October 7th at the Canadian Museum of Civilization.  The draft program is very compelling, and includes historians (Colin Calloway and Jim Miller), legal scholars (Brian Slattery, to name but one), and politicians (Matthew Coon Come and Bernard Valcourt, Minister of Aboriginal Affairs, etc.).

The announcement for the symposium notes that an original copy of the Proclamation will be on display onsite.  Presumably the Canadian Museum of Civilization will have it on display for some time, more than one day.  So why doesn't the museum advertise this more widely?  You'd think they'd put a bit of weight behind this foundational document, and try to whip up some well-deserved interest among the public.

P.-F.-X.

Monday, August 26, 2013

À la recherche du Pélican

On se souviendra des fouilles sous-marines entreprises plus tôt cette année au fond du Lac Michigan à la recherche du Griffon de Cavelier de La Salle.  Eh bien, une deuxième bande d'aventuriers est partie cet été en quête d'un autre célèbre navire, le Pélican de Pierre Le Moyne d'Iberville. 

File:The Sinking of the Pelican.jpg
Le Pélican coule après la bataille du 5 septembre 1697.  Gravure publiée dans
l'Histoire de l'Amérique septentrionale de Bacqueville de La Potherie (1722).
Le Pélican, navire de guerre de 44 canon, et son equipage se sont assurés une place dans l'histoire en triomphant seuls contre trois navires anglais à la Baie d'Hudson, près de l'embouchure de la Rivière Hayes, le 5 septembre 1697.  L'idée d'en retrouver les traces est louable.  Je vous avouerai cependant, en toute franchise, que les recherches entreprises cet été par la Fara Heim Foundation me semblent manquer de sérieux.  D'abord, ce projet paraît être un projet secondaire pour cette fondation dont la vocation première est plutôt d'identifier des sites archéologiques témoignant de la présence... des Vikings à la Baie d'Hudson.  Vocation qui soit dit en passant n'inspire pas beaucoup confiance, dans la mesure où elle s'oppose à l'orthodoxie des études norroises, selon laquelle ces explorateurs n'auraient pas dépassés le Labrador et la terre de Baffin.  La levée de fonds de Fara Heim, entreprise à la dernière minute via le site web Kickstarter, s'est avérée un triste échec, mais les aventuriers ont tout de même décidé de tenter leur chance cette année.  J'admire cet esprit d'aventure, mais il m'inquiète un peu : l'équipage de Fara Heim, formé de marins chevronnés et de rêveurs inspirés, ne semble compter aucun archéologue professionel!

Les medias francophones n'ont à ma connaissance pas rapportés la nouvelle et, du côté des anglos, seuls CBC et la Winnipeg Free Press l'ont fait.  Les intéressés pourront toutefois suivre les progrès de l'expédition sur son site Facebook

P.-F.-X. 

Wednesday, August 21, 2013

Tattooed New France

I came across this neat online review and glimpse of the inside of a new book, Mauvais Garçon: Portaits de tatoués  which reproduces and analyses photographs taken by the French authorities of the tattooed bodies of some rough fellows who passed through the Bataillons d'Afrique during the 1890s-1930s.  The photos are quite striking, and actually not without reminding me of tattooing in New France. 
 


A tattooed Odawa man in the
late-seventeenth-century Codex
Canadiensis.  Source: LAC.
In North America, Europeans encountered the practice among indigenous peoples.  The French referred to it as "piquage", i.e. pricking (the modern word "tatouage", like the English one, is Tahitian in origin and only entered the language as a result of the Pacific explorations of the 1770s).  The subject of tattooing in New France has been rather well researched at this point.  Over a decade ago a certain Carolyn Christina Cross wrote an M.A. thesis on "Body Marking Within New France" (available online here); Stephanie Chaffray touched on the subject in her Ph.D. dissertation (also available online); more recently, Arnaud Balvay did too in L'Épée et la Plume (much of which is available via Googlebooks).

There is some juicy material on the subject in the historical records, but my favourite is what Captain Pécaudy de Contrecoeur wrote to his eldest son, who had just joined the Troupes de la Marine and was about to depart on his first campaign: "Take good care not to commit the foolishness of having yourself tattooed: I prohibit it."

Mothers and fathers, don't let your children grow up to be French colonial soldiers.

P.-F.-X.

Tuesday, August 20, 2013

Fête des Acadiens.

On vient de célébrer, le 15 août, la Fête nationale des Acadiens.  Radio-Canada proposait pour l'occasion une série documentaire en deux episodes intitulée Les Acadiens du Québec (et dont on peut for heureusement revoir l'intégrale sur tout.tv ici et ici).  Il s'avère que bien des Québécois ont des racines acadiennes sans le savoir.  Le conteur québécois Fred Pellerin sert d'accompagnateur et plusieurs historiens interviennent (Maurice Basque de l'Université de Moncton, notamment).  Le visionnement vaut décidémment le coup!

P.-F.-X.

 

Thursday, August 15, 2013

McCord and Stewart, Sitting in a Tree...

Exciting news: Montreal's McCord and Stewart Museums are amalgamating!  It was announced two days ago (see Global News's coverage here).  In the short term both museums will apparently continue to exist under their old names and offer their own programming, but their administration and rich collections will be integrated.  The McCord holds some 1 440 000 artefacts and the Stewart another 27 000, including some real treasures of New France (and some dubious: I have misgivings about Membertou's gourd at the Stewart, for instance).

The synergy of the two institutions promises some great exhibitions, programming, and research.

P.-F.-X.

Sunday, August 11, 2013

La Sarre sur le Web

Un fidèle lecteur, le soldat Sanspareil, me fait remarquer que le 2e bataillon du Régiment de la Sarre, une unité de reconstitution à laquelle il appartient, est maintenant sur Facebook.  Sa page n'existe que depuis à peine plus de semaine, mais son contenu est déjà agréablement abondant. 
 
P.-F.-X.

Friday, August 9, 2013

News on the Astrolabe?

I wish that there were more Randy Boswells around.  There is far too little historical content in the mainstream Canadian media.  Boswell's latest is a piece entitled "Discovery of 19th century document sheds light on the unearthing of astrolabe reportedly used by Samuel de Champlain", which reports on Carleton University professor Bruce Elliott’s discovery of an 1893 journal penned by steamship captain Daniel Cowley.  This journal, which has been since May on exhibit at the Pinhey's Point museum just west of Ottawa, sheds a little light on the circumstances in which the astrolabe was discovered.  “It was in my desk on the steamer for some months afterwards,” Cowley writes. 

Readers should be advised, though, that Boswell and his editors somewhat overstate the extent to which the document tells us something new about whether or not the object ever belonged to Champlain.  And the article glosses over the fact that Prof. Elliott has had the journal in his possession for over a decade, if my memory serves me.  It seems to me that this places the excitement over a "discovery" in the realm of journalistic hyperbole.  Still, this is a good excuse to get the public to think about the looming figure and about an object that has taken on iconic proportions in the historical consciousness of Canadians.   

P.-F.-X.

Thursday, August 8, 2013

Les Filles du Roi dans Le Devoir

Le Devoir vient de faire paraître une série de trois articles sur les Filles du Roi : "Nous ne serions pas là sans elles",  "Ni saintes ni gidounes" et "Les mères de la nation?" On se souviendra que cette année marque le 350e anniversaire de l'arrivée de leur premier contingent.  À lire.

P.-F.-X.

Sunday, August 4, 2013

Goings On at the HNOC

Engraving accompanying Louis
Hennepin's Nouvelle découverte d'un
grand pays... (1697), where Louisiana
is depicted as a land of plenty inhabited
by calumet-wielding Natives.
A new exhibition at the Historic New Orleans Collection, "Pipe Dreams: Louisiana under the French  Company of the Indies, 1717-1731" covers... well, the title says it all.  Showcasing over one hundred items from the period, it tells the story of the Compagnie des Indes's monopoly over the colony during its formative years.  It addresses such themes such as Louisiana’s relation to the company’s other trade outposts, which stretched as far as the Indian Ocean; the establishment of a colonial capital at New Orleans; the popularity of tobacco in early modern France and the development of a tobacco culture in Louisiana.  The directors of the Compagnie indeed dreamed for a time of creating there a French version of the Chesapeake.  The HNOC's exhibition also looks at the diverse Native, European and African population of the colony during the company years, with a special focus on the war which pitted the French and their allies against the Natchez between 1729 and 1731.

One of the gems of the exhibition, which runs until September 15th, is the lavishly illustrated manuscript of Marc-Antoine Caillot's "Relation du voyage de la Louisianne [sic] ou Nouvelle France fait par le Sr. Caillot en l'année 1730".  Erin M. Greenwald, the curator responsible for this exhibition at HNOC, rediscovered it herself, edited it, and published it just this spring under the title A Company Man.

I wish I were in NOLA.

P.-F.-X.

Friday, August 2, 2013

Fort San Juan

On vient de redécouvrir dans l'intérieur de la Caroline du Nord les vestiges d'un fort européen remontant au XVIe siècle.  Il s'agit presque certainement du fort espagnol de San Juan, construit lors des expeditions menées par Juan Pardo à partir de la côte atlantique entre 1566 et 1568.  Le New York Times fait était de la découverte ici.

Fouilles actuelles au Fort San Juan, indiquant l'emplacement des
bastions, des courtines et des fossés.  Photo: U. du Michigan 
Ce que l'article ne mentionne pas, mais ce que les mordus de l'histoire de la Nouvelle-France aimeront peut-être apprendre, c'est que les démarches espagnoles qui mènent à cette tentative d'implantation s'inscrivent dans la foulée immédiate de l'expulsion des Français du littoral carolinien.  En 1565, Pedro Menéndes de Avilés avait détruit le Fort Caroline, érigé l'année précédente par René Goulaine de Laudonnière à la demande de l'amiral Gaspard de Coligny, et passé au fil de l'épée ses occupants.  De fait, c'est la crainte d'une operation française de représaille qui incite Avilés a rappeler Pardo dès les premiers mois de 1567, mettant fin à la première de deux expeditions.  Les intéressés pourront en découvrir plus long dans Charles Hudson, The Juan Pardo Expeditions: Exploration of the Carolinas and Tennessee, 1566-1568 (Tuscaloosa, 1990).

P.-F.-X.

Monday, July 29, 2013

Champlain Day?

In an opinion piece published today in the Globe and Mail, historian Charlotte Gray proposes that the August statutory holiday celebrated in most Canadian provinces and known most commonly as the Civic Holiday be renamed Champlain Day.  Part of me feels like punching holes through her glib arguments, but part of me thinks: Why the hell not?  Champlain is, no question, one of the most endearing figures of French colonial / Early Canadian history.

Gray doesn't allude to it, but as it happens there is a whole lot of Champlain-related stuff going on this Civic Holiday... uhm, I mean Champlain Day, Monday, August 5th, at the Canadian Museum of Civilization in Gatineau.  Canoeists who have been retracing part of the explorer's journey along the Ottawa River as part of the fundraising "Défi Champlain" will be landing there through the afternoon.  The Museum, in collaboration with the Réseau du patrimoine gatinois, and the Kitigan Zibi Anishinabeg Nation, will meanwhile be holding a day of dance, music and traditional knowledge demonstrations.  As this coincides neatly with Quebec's "Mois de l'archéologie", museum curators Jean-Luc Pilon and Yves Monette will also give talks on the archeological evidence of the French and Algonquin presence along the St. Lawrence and Ottawa Rivers.  The irony here is that August 5th is not a holiday in Quebec...

P.-F.-X.

 

Friday, July 26, 2013

Revue historique des Armées

La dernière livraison de la Revue historique des Armées, disponible gratuitement sur le web, porte sur le fait militaire en situation coloniale.  L'amateur d'histoire de la Nouvelle-France risque toutefois d'être déçu.  Le bref survol historiographique par lequel Julie d'Andurain introduit le dossier thématique ne contient pas un mot sur le premier empire colonial, celui des XVIIe et XVIIIe siècles.  On croirait que l'histoire des colonies françaises ne débute que pendant les années 1830 avec la conquête de l'Algérie.  Un seul article déroge de cette orientation, "L'artillerie et les colonies sous l'Ancien Régime" de Boris Lesueur.  Un article sur dix, je suppose que c'est mieux que rien du tout.
 
P.-F.-X.