Thursday, January 31, 2013

Le Grévin s'en vient

On rappelle dans les nouvelles que Montréal inaugurera son Musée Grévin le 19 avril prochain.  C'est en effet là que le célèbre musée de cire parisien, dont la fondation remonte à 1882 mais qui n'entame que maintenant son expansion internationale, a choisi d'établir une première installation étrangère. 

La succursale québécoise du musée sera située au cinquième étage du Centre Eaton, au coeur même du centre-ville montréalais.  On prévoit quelques 120 figures de cire, dont 30 seront "québécoises".  Il s'agira surtout d'icônes de la culture populaire, des classiques tels Céline Dion et Maurice Richard, mais aussi des stars du moment, genre Marie-Mai et... le maire déchu Gérald Tremblay (du moins, c'était prévu il y a un an).  Quelques figures historiques seront toutefois aussi au rendez-vous : on cite notamment Jacques Cartier, Maisonneuve, Frontenac et "des représentants des Premières Nations".  J'aurais bien aimé vous fournir une image de l'un ou l'autre de ces personnages tirés du panthéon de l'histoire coloniale, mais pour l'instant les médias se bornent à nous montrer des photos des célébrités d'aujourd'hui.

Profitons de l'occasion pour rappeler que le Québec a déjà eu deux musées dans la mouvance grévine.  En effet, le sculpteur Albert Chartier et le peintre Robert Tancrède, tous deux français, avaient en 1935 fondé le Musée historique canadien, mieux connu sous le nom de Musée de cire de Montréal, et vers 1945 (?) le Musée de cire de Québec.  Chartier avait travaillé au Musée Grévin de Paris et maintenu avec lui un lien étroit.  Le musée de Montréal aurait, dit-on, été le premier musée du genre en Amérique et le troisième seulement au monde après ceux de Paris (Grévin) et de Londres (Madame Tussauds).  Pour des photos et de plus amples détails, voir ici et ici.  Le site des archives de Radio-Canada révèle par ailleurs un fort intéressant reportage télévisé sur le sujet datant de 1955.

Image : HM_ARC_001969
Carte postale: scène du Musée historique canadien montrant Jacques Cartier à Gaspé. 
Photo de Dinu Bumbaru, Héritage Montréal.

Au moins cinq des vingt-quelques tableaux du Musée de cire de Montréal reprennaient des scènes de l'histoire de la Nouvelle-France, mettant en vedette Cartier, Maisonneuve, Frontenac, Jeanne-Mance, Marguerite D'Youville, Catherine Tekakwitha.  Au Musée de cire de Québec, six tableaux sur seize évoquaient cette époque, sans pourtant reprendre les mêmes figures ou moments : Champlain, Madeleine de Verchères, Montcalm, Wolfe, Marie de l’Incarnation, Dollard des Ormeaux.  Ni l'un ni l'autre de ces musées n'existe aujourd'hui, celui de Montréal ayant fermé boutique en 1989 et celui de Québec en 2007.  L'épilogue est cependant heureux d'un point de vue patrimonial : la meilleure part de leurs collections a été déposée dans les voutes du Musée de la civilisation de Québec.

P.-F.-X.
 

Saturday, January 26, 2013

More on the Treaty of Paris


Some time ago Mickaël Bertrand made note on his blog, "Histoire, Mémoires, & Sociétés", of allusions to the commemoration of various historical events in the debates of France's Assemblée nationale.  One is of particular interest to us, and invites a follow up to my last post.  On November 6th, 2012, Jean-David Siot, deputy of the Bouches-du-Rhône, formally asked the Minister of Foreign Affairs if the French government had any intention of commemorating the Treaty of Paris of 1763.  To quote Monsieur Siot's reasoning: "It holds a particular importance for the national community because it was this judicial act which decided the cession of the French and Francophone territories and populations of New France to Britain.  It is important to commemorate the event, to breath life into the unflagging links of France and the populations still Francophone of Quebec, Louisiana and Acadia.  He [Siot] wishes to know the intentions of the Government regarding this anniversary, and know if ministerial authorities will visit on this occasion the old American territories".

The French government official's response confirmed the persistence of "particularly strong links" between France and North America, and in partricular to its Francophone communities.  Alluding to the commemorative hoop-la of 2008, it pointed to a forthcoming colloquium around the Treaties of 1763 and 1783 will be held under the auspices of the Commission franco-québécoise des lieux de mémoire communs in partnership with the French ministère des affaires étrangères, ministère de la défense, and archives nationales, sometime in November 2013. 

The response concluded with "The Government is ready to examine other initiatives which may emanate from the concerned North American authorities".  Bertrand is taken aback by the implication that the French government does not deem the event worthy of an initiative of its own, or that it seeks to avoid commemorating the loss of a territory. 

Indeed, the Treaty of Paris does not appear on the list of "commémorations nationales" for 2013 published on the website of the Archives de France (the Treaty of Utrecht is there, though).

Do the Canadian or Quebec government have any plans to mark this anniversary?  It's not clear yet.

P.-F.-X.

Thursday, January 24, 2013

Autour du Traité de Paris


Le Traité de Paris, signé à Paris le 10 février 1763
Un premier événement marquant l’anniversaire de la signature de Traité de Paris il y a 250 ans se pointe à l'horizon.  Le samedi, 9 février (la veille, donc, du jour même de l'anniversaire), à 14h, le Musée Pointe-à-Callière réunira autour d’une même table des historiens provenant des quatre coins de l’Atlantique pour une conférence-débat ouverte au grand public.  L’historien et doyen de l’édition historique québécoise Denis Vaugeois, Fred Anderson de la Colorado State University, Françoise Le Jeune de l’Université de Nantes et Charles-Philippe Courtois du Collège royal militaire de Saint-Jean croiseront le fer.  Pierre Maisonneuve, animateur de la radio de Radio-Canada, agira comme modérateur.


P.-F.-X.

Monday, January 14, 2013

Relic Theft

Readers may recall the post from back in September which reported that Ste. Genevieve, Missouri, had been named one of the top ten "cool" village destination in the United States owing to its French colonial heritage.  Today's piece of Ste. Genevieve-related news is less joyful. 

The Roman Catholic parish church there, the oldest in the archdiocese, is home to a number of relics --pieces of bone, scraps of a garment, locks of hair -- of saints.  It is said to hold the largest collection of Ste. Genevieve's relics outside of France.  Hold, or rather... have held.  Over the Christmas holiday, a thief walked off with nine of them, leaving the reliquaries, their containers, behind.  Last week, the empty reliquaries were noticed by a cleaning crew.  For a fuller story, see here.

I should point out that, though the parish was founded in 1759, the construction of the current building dates only to 1876, and that the relics in question arrived from Rome not during the colonial period, but in the 1930s and 1940s.

It brings back to mind another theft, which occured at the Maison Hamel-Bruneau, in Quebec City, back in 2008.  Among the objects stolen from a temporary exhibition at this small museum were two which had been borrowed from the Musée huron-wendat at Wendake : a silver reliquary shaped like the Virgin Mary's shirt, given to the Huron-Wendat community in 1676, and an ornate silver ciborium dating to 1675-1676.  Two masterpieces, and irreparable losses.  Here's to hoping that they haven't been melted and will one day surface.

P.-F.-X.





Friday, January 11, 2013

Quelques conférences

Mercredi prochain, le 16 janvier, Patrick A. Salin présentera une conférence sur ce que Google Earth peut nous apprendre au sujet des fortifications en Nouvelle-France à la Société d'histoire de Longueuil.  Monsieur Salin, retraité de l'industrie bancaire et de l'enseignement universitaire de la gestion, affirme avoir mis au point une typologie des constructions ayant servi de postes de traite, de missions et de forts militaires à travers l'empire nord-américain. 
Le lendemain, 17 janvier, la Société historique Beaurepaire-Beaconsfield se fera l'hôte d'une conférence de Gilles Laberge intitulée "Nouvelle-France, un 'rêve d'empire' français."  Il s'agira d'un tour d'horizon de l'histoire socio-économique de la colonie. 
Enfin, le 30 janvier, Claude Deslandes donnera une conférence sur "L'arrivée des animaux domestiques en Nouvelle-France" à la salle Robert-Lionel-Séguin de la Bibliothèque Montarville-Boucher-De La Bruère, à l'initiative de la Société d'histoire des Îles-Percées.  Parmi les questions auxquelles il promet de répondre: "Quelles furent les premières utilités du porc et du boeuf? Mis à part son utilité sur les navires infestés de vermine, le chat faisait-il vraiment partie de la famille de nos ancêtres?  Un Iroquois à cheval, est-ce mythe ou une réalité?  De quelle façon les races canadiennes de bovins, de chevaux et de poules pondeuses ont-elles été crées?  D'où proviennent ces chevaux laissés sur l'île de Sable au large de la Nouvelle-Écosse?"  Deslandes est vétérinaire spécialisé en médecine et chirurgie bovine mais aussi généalogiste chevronnée et spécialiste des contrats notariés des XVIIe-XVIIIe siècle... touchant au cheptel.
P.-F.-X.

Tuesday, January 8, 2013

Daniels v. Canada

Seal of the Federal
Court of Canada.
The Federal Court of Canada today issued a ruling in the case of Daniels v. Canada.  This ruling, which finds in favour of the plaintiffs, is being hailed as a major victory for Métis and non-status Indians insofar as it declares that they do qualify as "Indians" under the 1867 Constitution Act.

This ruling is of peculiar interest to us because, as Justice Michael L. Phelan (and/or his law clerks), writing for the Court, explains: "The timeframe covered by this case commences with among the first interactions between French colonial government up to the very near past."  It's been a number of years, it seems to me, since historical evidence from the French Regime has been mustered before the courts in Canada (the divisive Sioui Case, which culminated in 1990, comes to mind). 

In the Daniels v. Canada ruling, the Court sums up the nature of the issue at stake and the relevance of historical evidence as follows: "Given the nature of this litigation, the Court was presented with over four centuries of history since first contact between European settlers and the indigenous population in what became Canada. It is not the purpose of this judgment to provide a survey course in Canadian history but to focus on the key events and circumstances relevant to the issue of whether non-status Indians and Métis are Indians under s 91(24). The pre-Confederation evidence was directed at what the term “Indian” meant at the time and thus likely was the meaning that the Framers of Confederation had in mind when it was inserted into the s 91 powers assigned to the federal government."

Among the "historical expert witnesses" who testified in the case were Bill Wicken, a well-respected ethnohistorian from York University, whose report focused on the pre-Confederation experience of Aboriginal peoples in Maritimes.  The Court "generally preferred" -- to borrow its own phrase -- the evidence submitted by Wicken over that submitted by Stephen Patterson, emeritus professor from the University of New Brunswick, and by Alexander Von Gernet, something of a professional expert witness.  Wicken, truth be told, is the better historian. 

The experts' perspectives diverged above all when it came to the history of the decades leading up to Confederation in 1867.  Their outlines of the early seventeenth and eighteenth-century relations between the French, then British government and Native peoples were generally consistent.  That said, it seems to me that as far as this early period is concerned, the Court's cursory reliance on Wicken -- through no fault of his own -- has resulted in some distortion.  The discussion of the pre-1763 history, indeed, is lumped under the rubric of "Atlantic Canada" (Wicken's field of expertise and the focus of his expert testimony).

The Court's survey of those years observes that "The French’s relationship with the natives was primarily of military alliance, of friendship and respectful co-existence of the respective communities. The relationship with the natives was not formalized or reduced to writing. It consisted of more informal visits by chiefs, the grant of military honours to the chiefs and gifts of guns, ammunition, clothing and food stuffs.  Although the natives became dependant on French goods (i.e. metal pots, guns), the Mi’kmaq, Maliseet and Passamaquoddy retained much of their autonomy and freedom of action.  Because of this dependence on trade for European goods, the natives of the area needed to maintain a relationship with a European power."  And that "Unlike the French, the British established formal ties with the Mi’kmaq, Maliseet and Passamaquoddy through treaties with the chiefs of tribes and through the policies of colonial governors acting on directives from Britain."

I'm giving the Court (i.e. Justice Phelan and/or his clerks) only a B- for this overview of the Franco-Aboriginal relationship, making allowance for today's grade inflation.  What of the St. Lawrence Valley and the Pays d'en Haut?  Might an expanded frame not challenge the trope of the "respectful" attitude of the French towards their Native foes and friends?  And what's with this opposition between the "formal ties" of the British and the "not formalized" relationships of the French and their Aboriginal neighbours?  And the reduction of Franco-Aboriginal diplomacy to "informal" visits by chiefs?  The French did conclude treaties with Native peoples last time I checked.  To be sure, these were not land cession treaties of the kind that came to predominate in the nineteenth century, but they were "treaties" nonetheless.  And the French governors too acted "on directives" from the metropole, not merely in a wishy-washy informal way.  Nice effort, Court, but there is much room for improvement.  B-

Admittedly, these are relatively minor qualms in the greater scheme of things.  The ruling hinges on the interpretation of mid-19th century developments, not on the interpretation of history before 1763.  As far as that is concerned, I think the Court got it generally right.  The Crown plans to appeal the ruling before the Supreme Court.  It'll be interesting to see what comes of it.

If I may depart from my beloved 17th and 18th centuries in closing, something which caught my eye was the repeated allusion to the "Framers of Confederation" in the Daniels v. Canada ruling.  "Framers of the British North America Act", viz. the law, is common enough in the literature, but this is a very unusual turn of phrase in relation to the phenomenon that was Confederation.  An uninspired explanation is burrowed deep in the document, according to which "Framers is used in this context as the gender neutral for the previously common term 'Fathers of Confederation'."  Gender neutral?  Seriously?  It seems to me that gender neutrality is a virtue when describing a mixed group, but when describing a group of thirty-six luxuriantly sideburned and whiskered dudes men it becomes a fallacy. 

P.-F.-X.

Monday, January 7, 2013

Bonne et commémorative année

Tel que souligné dans un billet précédent, l'année 2013 s'annonce particulièrement riche en commémorations.  Quelques-uns des anniversaires m'avaient alors échappés.  J'en tente donc une liste plus exhaustive: 400e de la remontée de la Rivière des Outaouais par Champlain, mais aussi du sac de Port-Royal par Argall; 350e de la belle mort de la Compagnie des Cent-Associés, de la prise en charge de la colonie par Louis XIV, de l'arrivée des Filles du Roy et de la fondation du Séminaire de Québec; 300e du Traité d'Utrecht et de la fondation de Louisbourg; 250e du Traité de Paris, de la Proclamation royale et de la Rébellion de Pontiac.  Fiouf.

Qu'en disent les médias?  Tenons-nous en aujourd'hui aux Filles du Roy.  SudOuest rapporte que de part et d'autre de l'Atlantique on prépare les festivités entourant la commémoration des Filles du Roy, prévues pour le 15 juin.  La Société d'histoire des Filles du Roy, apprend-t-on, recherche actuellement des jeunes femmes qui joueront le rôle des premières qui débarquèrent en 1663.  Trente sur trente-six ont déjà été choisies.  Le site web de la Société ne semble cependant pas encore faire état de ces développements.  En parallèle, la Ville de Montréal accorde un soutien financier de 50 000$ à la Maison Saint-Gabriel afin de souligner l'occasion.

Vous souhaitant une bonne et heureuse année 2013,

P.-F.-X.