Wednesday, March 27, 2013

Beardy and Moore on the Royal Proclamation

Back in February, Tom Peace over at Active History was urging Canadians to take the time to mark the anniversary of the Royal Proclamation of 1763.  I naturally jumped on the bandwagon.  Christopher Moore again blogs about the subject, revealing that Regional Chief Stan Beardy, head of the Chiefs of Ontario, has sent a three-page open letter to Prime Minister Stephen Harper about the Proclamation's anniversary, making a case for why it ought to be observed. 

"Canada would not be Canada without the Royal Proclamation of 1763." writes Beardy, "It baffles me why it is not being considered for commemoration, along with several other Canadian milestones.” 

Beardy's letter, dated March 18th, can be found here; a complementary statement released by the Chiefs of Ontario, here.   

P.-F.-X.

 

Wednesday, March 20, 2013

Le Traité de Paris sur Youtube

Je signalais, dans un billet en date du 24 janvier, la conférence-débat qui devait se tenir au Musée Pointe-à-Callière le 9 février.  Celle-ci a heureusement été filmée et difusée via Youtube.  Ceux qui n'ont pas pu y être en personne pourront ainsi voir Denis Vaugeois, Fred Anderson, Françoise Le Jeune et  Charles-Philippe Courtois débattre de la question.  Pour la première partie, voir ici; vous pourrez accéder aux trois suivantes dans la marge.

P.-F.-X.

Saturday, March 16, 2013

An O'Brennan in New France

The Irish presence in New France was small, but noticeable.  The first Irishman to arrive in the colony was probably Tadhg Cornelius O'Brennan.  Born in Ireland during the 1630s, feasibly in Dysart-on-the-Dinen in the county of Kilkenny, to Connor O'Brennan and Honora O'Connor, he showed up in Ville-Marie (Montreal) around 1660.  It is not clear why or how he got there.  As O'Brennan's new compatriots found it challenging to pronounce and spell his Gaelic name, he appears in documents under the names Thecle, Teque, Tecq, Tec, Corneille, Aubry, Aubrenam, Aubrenane, Aubrenaue and O'Brenam. Modern historians and genealogists have generally referred to him as "Tec Aubry".
 
Shortly after his arrival, while serving as a farmhand for Urbain Tessier, Tadhg O'Brennan aka. Tec Aubry was captured by an Iroquois war party.  Released seven months later, he returned to work on farms in the Montreal area.  Notarial records reveal that, besides his farm work, he was also involved in the fur trade.
“Tecq Aubrenaue”, son of "Connehour Aubrenaue" and "Honorée Iconnehour", married Jeanne Chartier, a fille du roi hailing from Paris, at Quebec in the fall of 1670.  The couple settled on a farm at Pointe-aux-Trembles near Montreal, and subsequently resettled close by in Lachenaie.  The couple had seven children, who in turn had plenty of their own.  O'Brennan died in 1687, but today thousands of Aubrys in Quebec trace their lineage back to him. 
Eager for more?  Have a look at the paper published by Louis Aubry, a descendant, in Anglo-Celtic Roots vol. 9, no. 4 (Winter 2003), available online here. Those eager to slog through shorter biographical sketches of almost all the Irish who settled in New France should try to get a hold of a copy of Marcel Fournier's Les Européens au Canada des origines à 1765 (Hors France) (Montreal, Édition du Fleuve, 1989).  And then there's Being Irish in Quebec, an online exhibition on the Irish presence in Quebec from New France through recent times, courtesy of the McCord Museum (the brick and mortar version was on display back in 2009-2010).
 
Happy St. Patrick's Day.
 
P.-F.-X.

Monday, March 11, 2013

Généalogie d'un papabile

Du Perche au VaticanDemain s'ouvre le conclave qui décidera de la succession du pape Benoît XVI.  Jean-François Loiseau, généalogiste amateur et architecte du site web perche-québec.com, a pris le temps de retracer la généalogie du cardinal québécois Marc Ouellet, qui figure parmi les papabiles favoris. Onze générations en amont, on rencontre un certain René Ouellet.  Né vers 1647 à Paris, il immigre en Nouvelle-France vers 1663.  En 1666, il y épouse une fille du roi dénommée Anne Rivet, originaire de Briouze en Orne (qui correspond à l'ancienne province du Perche, d'où l'intérêt de Loiseau).  Le couple s'établit dans la paroisse Sainte-Famille de l'Ile d'Orléans, puis sur la côte de Beaupré.  Ils auront trois enfants; huit autres naîtront, suivant la mort d’Anne, de l’union du veuf René à Marie Thérèse Migneault.  Quelque 34000 Québécois portent aujourd’hui le nom Ouellet ou Ouellette.  Pour en savoir plus long, voir ici.
 
P.-F.-X.

Thursday, March 7, 2013

HBC, Rebranded


It was announced  a few days ago that the Hudson's Bay Company aka. "The Bay" is rebranding itself.  The shortened moniker and its emphatic, monster of a "B", adopted in 1965, is being abandoned on store signs in favour of a plainer, all-caps typeface and a fuller title, that of "Hudson’s Bay".  The company’s coat of arms, redrawn by Canadian artist Mark Summers, will be featured on some packaging alongside the new title and an evocation of the company's incorporation in 1670.  The latin motto –“pro pelle cutem” or “skin for skin” -- is also back in, after having been dropped during the arms' last redesign in 2002.  See the Globe's coverage here, and the Star's here.  The story has yet to make the rounds of the French-language press, but Radio-Canada is reporting that "La Baie d'Hudson" has been retained as the French name.

Bay logo returns to its roots
The new logo.  Bye, bye big flowery "B".
The retailer, apparently, is hoping to acquire a more modern, streamlined look while at the same time reconnecting with its incomparable heritage.  I wonder, though, why they chose to leave out the "Company" part.  I liked it.  In any case, I should not tarry in pointing out a New France connection, at least the most obvious one: let's not forget that the HBC's foundation in 1670 was a direct consequence of the defection of two famous Canadians, Pierre-Esprit Radisson and Médard Chouart des Groseilliers.  The Dictionary of Canadian Biography refers to the pair as the company's "originators".  Eager for more?  Have a look at their DCB entries here and here.  Or better yet?  Check out Germaine Warkentin's superb reedition of Pierre-Esprit Radisson: The Collected Writings (2012), or Jean-Sébastien Bérubé's award-winning four-volume bande-dessinée, Radisson (2010).  (Des Groseilliers was the quiet one.)

P.-F.-X.

Sunday, March 3, 2013

Petits pâtés de cheval, etc.

Horreur : on nous fait consommer de la viande de cheval!  Ce refrain ébranle l'Europe depuis la mi-janvier, moment où éclatait le scandale  que la presse britannique s'est empressé de dénommer "horsegate".  Les Européens découvraient avec dégoût que plusieurs plats préparés, censés être 100% pur boeuf, contenaient en fait une proportion élevée de viande chevaline.  Si j'entame un billet sur ce sujet, vous l’aurez probablement deviné, c’est qu’il y a un peu plus de deux siècles et demi cette viande faisait aussi scandal en Nouvelle-France.
Chevaux canadiens.  Détail d'une aquarelle de James Peachey, v. 1785.
La pratique alimentaire qui consiste à consommer de la viande de cheval a un joli nom, celui d’hippophagie.  Plusieurs peuples l'ont pratiquée.  Son association à des pratiques rituelles païennes poussa cependant l’Église catholique du Moyen Âge à la prohiber; le statut noble qui distinguait, dans le contexte féodal, le cheval des autres animaux domestiques contribua aussi à en marginaliser la consommation.  Madeleine Ferrières, spécialiste de l’histoire de l’alimentation, apporte un éclairage historique sur le récent scandale dans Libération : “il apparaissait impensable de manger du cheval, un compagnon de labeur à l’espérance de vie égale à l’homme”.  La viande de cheval inspirait dorénavant un veritable dégoût, et la réputation de propager des maladies.  Au XVIIIe siècle, alors que s'estompe le pouvoir dissuasif de l'interdit religieux, des ordonnances royales viennent rappeler la règle et maintenir la mauvaise réputation de l'hippophagie en France.
Quoique marginalisée en occident, l'hippophagie y resurgit lors des périodes de disettes ou des famines qui accompagnent trop souvent la guerre.  La Guerre de Sept Ans la fait entrer dans les annales de la Nouvelle-France.   À l'automne 1757, le Canada est au bord de la famine.  Faute de boeuf, les garnisons sont les premières "mises au cheval".  Le 2 décembre 1757, le marquis de Montcalm écrit de Québec au chevalier de Lévis "On va donner du cheval à nos troupes. Monsieur l'intendant vouloit une distribution toute en boeuf et une autre toute en cheval. Nous avons obtenu qu'on donneroit à chaque distribution moitié l'un moitié l'autre, et M. Cadet m'a dit écrire les mêmes choses pour Montréal."  La rumeur se répend bientôt chez le peuple que le munitionnaire mal-aimé Jean-Michel Cadet fait ramasser toutes les rosses du pays pour les faire manger.  "Aussi," rapporte l'officier et ingénieur Pierre Pouchot, "dès que l'on voyait un cheval exténué, on l'appelait un Cadet".
Montcalm, bien conscient de l'aversion populaire, cherche à mener par l'exemple. "Au reste," rapporte-t-il dans une autre lettre écrite au chevalier de Lévis dans les jours suivant la dernière, "on mange chez moi du cheval de toute façon, hors à la soupe : Petits pâtés de cheval à l'espagnole, Cheval à la mode, Escalopes de cheval, Filet de cheval à la broche avec une poivrade bien liée, Semelles de cheval au gratin, Langue de cheval en miroton, Frigousse de cheval, Langue de cheval boucanée, meilleure que celle d'orignal, Gâteau de cheval, comme les gâteaux de lièvres." Quant au goût, le marquis conclut que "Cet animal est fort au-dessus de l'orignal, du caribou et du castor".
Tous ne sont pas si facilement convaincus des vertus de la viande chevaline.  La garnison de Québec semble s’y prêter de bonne grâce, mais à Montréal les troupes et le peuple font quelques troubles. Les Canadiens affichent une répugnance particulièrement prononcée.  De nombreuses canadiennes s'attroupent devant la résidence du gouverneur de Vaudreuil, exigeant une audience.  Il reçoit quatre d'entre elles, leur demandant quel était le sujet de l'émeute.  Dans son journal, Lévis explique que “Les femmes répondirent à M. de Vaudreuil qu'elles avoient de la répugnance à manger du cheval; qu'il étoit ami de l'homme; que la religion défendoit de les tuer et qu'elles aimeroient mieux mourir que d'en manger... Elles dirent qu'elles n'en prendroient pas, ni personne, pas même les troupes. Après quoi, elles se dissipèrent et se retirèrent chez elles en tenant des propos séditieux".  Vaudreuil cherche à raisonner avec elles, les faisant mener à l'abattoir pour leur montrer que leur boucherie était aussi saine que celle du boeuf.  Il les menace aussi, mais en vain.  Certaines femmes continuent à défier les autorités, allant jusqu'à jeter leurs viandes aux pieds du gouverneur.
En France, la légalisation de la boucherie chevaline ne se fait qu’en 1866.  Les forces progressistes de l’époque y voient un moyen de mieux nourrir les masses, qui ne mangent que rarement de la viande, et de protéger le cheval qui se voyait sauvagement maltraité en milieu urbain.
La répugnance pour la viande chevaline persiste cependant au Québec jusqu'à tout récemment.  Au milieu du XXe siècle, on s'étonnait du penchant que les français avaient développé pour elle (comme le sous-entend Léon Trépanier dans un reportage de 1947 que l'on retrouve aujourd'hui dans les archives de Radio-Canada).  En 1994, la modification du Règlement sur les aliments vient permettre la vente de cette viande chez tous les détaillants en alimentation de la province.  Suite à une série de campagnes publicitaires vantant sa faible teneur en gras, sa consommation s'est beaucoup répandue ces dernières années.  On peut aujourd'hui en trouver dans presque toutes les grandes surfaces au Québec.  Au Canada anglais, cette mode tarde encore, quoique le pays dans son ensemble soit un grand exportateur de viande chevaline.
P.-F.-X.